Le président de l’association cercle de l’Émir Abdelkader en France, Rafik Temghari, affirme à El Khabar que l’association a fourni de grands efforts pour faire face aux campagnes politiques et médiatiques ciblant la communauté algérienne en France
Le président de du cercle de l’Émir Abdelkader, Rafik Temghari, s’est montré modérément optimiste quant à une possible accalmie relative entre l’Algérie et la France à moyen terme, à condition de maintenir les canaux de dialogue ouverts entre les deux pays, affirmant que la communauté algérienne est la première à subir les conséquences des tensions, en raison de l’intensification des provocations racistes émanant de figures françaises, comme les propos récents de l’ancienne ministre Noëlle Lenoir sur la chaîne CNews
Dans un entretien avec El Khabar, Rafik Temghari a déclaré que l’association a fourni de grands efforts pour faire face aux campagnes politiques et médiatiques visant la communauté algérienne en France, notamment de la part de certains partis de droite et d’extrême droite qui exploitent les dossiers de l’immigration et de l’identité comme levier électoral
Temghari a précisé que le cercle a pris l’initiative de réunir des signatures de personnalités politiques et de chercheurs pour une notification et une plainte officielle contre les propos offensants de l’ancienne ministre européenne Noëlle Lenoir, ajoutant qu’elle a adressé une lettre au procureur de la République française, tout en poursuivant, selon lui, d’autres démarches qui ne sont pas encore rendues publiques pour des raisons stratégiques
Le président a souligné que l’association a toujours placé la défense de l’Algérie et de la communauté algérienne établie en France parmi ses priorités, considérant que cette communauté a toujours été la première à payer le prix de toute tension politique ou sociale, que ce soit en France ou entre les deux pays
Temghari a affirmé que les déclarations racistes croissantes visant les Algériens et les immigrés en général ne sont pas le fruit du hasard, mais le reflet d’un climat politique en crise, nourri par plusieurs facteurs, au premier rang desquels la montée de l’extrême droite qui recourt à un discours de haine pour gagner des voix électorales, en plus des crises internes que traverse la France telles que le chômage et la dégradation des services publics, ce qui pousse certains à faire porter la responsabilité aux immigrés
Il a également souligné que la mémoire coloniale non apaisée entre l’Algérie et la France reste un facteur sous-jacent, car les Algériens sont souvent perçus comme un symbole du conflit identitaire français
Concernant la gestion judiciaire des affaires liées au racisme, Temghari a reconnu que la justice française est censée être indépendante, mais la réalité démontre qu’elle peut parfois être influencée par la pression médiatique et politique, surtout dans les dossiers sensibles à dimension politique
Il a rappelé que certaines procédures judiciaires ont été lancées à l’encontre de figures connues telles qu’Éric Zemmour et Marine Le Pen pour des propos racistes, mais que les peines prononcées sont restées faibles au regard de la gravité de leurs discours, qui portent atteinte à la paix sociale et à la cohésion nationale
Pour réduire les tensions actuelles entre l’Algérie et la France, Temghari a insisté sur la nécessité d’agir sur plusieurs plans sur le plan politique, il appelle à l’ouverture d’un dialogue direct et courageux entre les deux pays, incluant la reconnaissance mutuelle des dossiers historiques douloureux tels que la colonisation, les essais nucléaires et la question des archives sur le plan économique, il prône le renforcement des partenariats fondés sur l’intérêt commun, loin des discours condescendants sur le plan culturel et social, il a invité à ouvrir des espaces d’échange humain à travers la culture, les arts et l’éducation, afin de briser les stéréotypes profondément enracinés dans l’imaginaire collectif français
Concernant l’avenir, Temghari estime que le discours de tension persistera à court terme, notamment à l’approche de l’élection présidentielle française, où la question migratoire occupera le cœur du débat politique, cependant, il se dit relativement optimiste quant à une accalmie possible à moyen terme, à condition de préserver les canaux de dialogue entre les deux pays, soulignant que l’histoire et la géographie imposent à l’Algérie et à la France de coopérer malgré leurs différends
Au sujet de la situation de la communauté algérienne en France, Temghari a rappelé qu’il s’agit de la plus grande communauté étrangère dans le pays, avec une présence active et influente dans divers domaines tels que l’économie, la culture, le sport et la politique
Cependant, cette présence n’épargne pas la communauté des défis croissants, en particulier face à la montée des discours racistes, à l’amalgame délibéré entre islam, immigration et criminalité, à la discrimination dans l’emploi et le logement, ainsi qu’aux lourdeurs administratives qui compliquent l’obtention de titres de séjour, de visas ou les procédures de regroupement familial
Temghari a également exprimé l’inquiétude grandissante des familles quant à l’avenir de leurs enfants, se demandant si les nouvelles générations pourront vivre avec une identité double sans être exposées à la stigmatisation ou à l’exclusion
Le président du cercle de l’Émir Abdelkader a conclu en alertant sur les menaces pesant actuellement sur les droits acquis, en raison de la montée de l’extrême droite, notamment le droit à la nationalité, au séjour ou à la liberté de culte selon lui, la communauté algérienne est aujourd’hui en première ligne des campagnes électorales, ciblée de plein fouet par les discours de tension et de polarisation politique
Commentaires
Participez Connectez-vous
Déconnexion
Les commentaires sont désactivés pour cet publication.