Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a affirmé ce lundi, lors de sa participation à la douzième édition du « Processus d’Oran » sur la paix et la sécurité en Afrique, tenue au Centre international des conférences à Alger, que « l’Algérie accueille une nouvelle fois ce processus, lancé pour la première fois à Oran, porteur d’une vision stratégique visant à unifier la voix africaine et à renforcer sa présence au sein du Conseil de sécurité de l’ONU ».
Dans son allocution publiée par le ministère des Affaires étrangères sur sa page officielle Facebook, Attaf a indiqué qu’« après douze années depuis le lancement du processus, il est temps d’évaluer les progrès accomplis pour traduire cette vision en réalité au sein des cadres des Nations unies et dans les décisions du Conseil de sécurité ».
Le ministre des Affaires étrangères a présenté trois faits qu’il considère comme une source de fierté. Le premier est que le Processus d’Oran est devenu un rendez-vous continental établi dans l’agenda de l’Union africaine et du Conseil de paix et de sécurité. Le deuxième est que les trois pays africains siégeant au Conseil de sécurité forment désormais un bloc uni, identifié par un nom, une identité et des positions communes. Le troisième est que l’Afrique a atteint une place sans précédent en habilitant ses représentants au Conseil de sécurité à défendre la position du continent d’une seule voix.
Le ministre a souligné que ces acquis n’auraient pu être réalisés sans l’engagement des États africains et leur contribution à la réussite du processus. Il a salué le rôle des pays qui ont occupé les sièges africains au sein du Conseil de sécurité depuis le lancement du processus, précisant que l’Algérie a toujours été un acteur engagé, que ce soit en tant qu’hôte du Processus d’Oran ou comme membre actuel du Conseil de sécurité et du Conseil de paix et de sécurité.
Attaf a ajouté que l’Algérie, alors qu’elle s’apprête à conclure son mandat au sein du Conseil de sécurité, espère avoir assumé ses responsabilités envers le continent comme il se doit. Il a souligné la coordination étroite entre l’Algérie, la Somalie et la Sierra Leone, qui ont formé un bloc reflétant les positions africaines au sein du Conseil, sur la base des décisions de l’Union africaine et des orientations du Conseil de paix et de sécurité.
Le ministre a exprimé sa gratitude aux pays africains pour la confiance placée en l’Algérie durant les deux dernières années, souhaitant plein succès à la République démocratique du Congo et à la République du Liberia, qui succéderont aux pays actuels. Il a également annoncé que l’Algérie mettra son expérience et son expertise à leur disposition pour renforcer la présence de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité.
En analysant la situation internationale, Attaf a affirmé que le contexte mondial connaît une tension et une instabilité profondes, alimentées par les polarisations et les conflits, ainsi que par les tentatives de saper le droit international, le multilatéralisme et le rôle des Nations unies, considérés comme des acquis fondamentaux pour l’humanité.
Attaf a souligné que cette réalité accroît les défis auxquels l’Afrique est confrontée, notamment en raison du recul de l’intérêt international pour les questions de paix et de sécurité sur le continent. Il a passé en revue plusieurs foyers de tension, dont la guerre au Soudan, qui entre dans sa troisième année sans perspective de règlement. Il a déclaré : « La guerre au Soudan est sur le point d’entrer dans sa troisième année, laissant derrière elle la plus grave crise humanitaire au monde, sans qu’un éclair de règlement politique n’apparaisse à l’horizon pour mettre fin aux souffrances du peuple soudanais frère. »
Concernant la crise libyenne, qui dure depuis 14 ans, Attaf a affirmé que « la crise en Libye, après quatorze années de son déclenchement, est devenue un dossier oublié aux niveaux continental et international, comme si tous avaient cédé au jeu des divisions entre frères libyens et aux ingérences étrangères, perçues comme un destin inévitable ».
À propos du dossier du Sahara occidental, qui remonte à 62 ans, il a déclaré qu’il s’agit de « la dernière colonie de notre continent africain. Cette année marque le soixante-deuxième anniversaire de la promesse faite par la communauté internationale à ce territoire lorsqu’il a été inscrit sur la liste des territoires non autonomes des Nations unies, promesse de permettre à son peuple d’exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes de la légalité internationale et à la doctrine onusienne en matière de décolonisation ».
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