L'Algérie au cœur de l'avenir de l'Afrique

L’Algérie se prépare, du 4 au 10 septembre prochain, à accueillir un événement économique continental de premier plan : la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025). Cet événement place Alger au centre de la carte des échanges africains et la consacre comme l’une des capitales économiques émergentes du continent.

Ce rendez-vous, qui réunira plus de 2 000 exposants issus de 75 pays et 35 000 visiteurs professionnels, devrait générer des contrats d’une valeur supérieure à 44 milliards de dollars, faisant de lui l’un des plus grands événements commerciaux de l’histoire africaine.

Cette organisation revêt une importance particulière pour l’Algérie, dans un contexte de relance économique post-Covid. Depuis quatre ans, l’économie algérienne enregistre une croissance rapide, portée par des réformes structurelles axées sur la diversification des sources de revenus et le renforcement des exportations hors hydrocarbures. Cette dynamique a permis à l’Algérie de devenir la troisième économie du continent, s’appuyant sur des infrastructures modernes et une expertise avérée dans les domaines financiers et agro-industriels.

Cette croissance s’est accompagnée d’un retour affirmé de l’Algérie dans son environnement africain, lui permettant de se repositionner comme un acteur clé de l’intégration économique continentale, notamment depuis l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en 2021.

Les observateurs s’accordent à dire que l’Afrique constitue la nouvelle frontière de la croissance mondiale : un continent jeune, peuplé de 1,4 milliard d’habitants, riche en ressources naturelles et doté de capacités humaines, éducatives et technologiques en plein essor. Cependant, les échanges commerciaux intra-africains restent faibles, ne dépassant pas 15 % du commerce total, contre plus de 60 % en Europe et en Asie.

D’où l’importance de l’IATF comme plateforme stratégique visant à renforcer ces échanges, lever les barrières commerciales et ouvrir la voie à de nouveaux partenariats Sud-Sud, consolidant ainsi le rôle de l’Afrique en tant que moteur de l’économie mondiale dans les décennies à venir.

Une stratégie claire depuis 2019
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune en décembre 2019, l’Afrique est devenue un pilier de la stratégie diplomatique et économique de l’Algérie. Le pays a mis en place un fonds d’un milliard de dollars pour financer des projets de développement africains, et a relancé des projets stratégiques tels que la route transsaharienne, le gazoduc Algérie-Nigeria et les lignes de fibre optique.

Ces projets ne sont plus de simples ambitions sur papier, mais se transforment en leviers concrets pour relier l’Afrique du Nord à ses profondeurs subsahariennes, renforçant la position de l’Algérie en tant que pont économique et logistique entre l’Europe et l’Afrique.

À l’approche de l’événement, la mobilisation s’annonce exceptionnelle. Le Nigeria, première puissance économique du continent, participera au plus haut niveau, avec la présence du groupe Dangote en tant que partenaire principal. La Tunisie a également confirmé sa participation, aux côtés de délégations de l’Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Sud, conférant à cet événement une dimension panafricaine inédite.

Mais l’enjeu dépasse l’Afrique. L’Algérie ambitionne aussi de séduire les partenaires internationaux, en se présentant comme une porte d’entrée vers le marché africain, grâce à ses projets énergétiques et transsahariens. Le message est clair : l’Algérie n’est pas seulement un marché prometteur, elle est aussi une plateforme stratégique pour accéder au marché unifié africain.

Ce qui distingue l’IATF 2025, c’est qu’il va bien au-delà d’une simple exposition commerciale. Il se veut un catalyseur d’une renaissance économique africaine, en favorisant les rencontres B2B, la signature de contrats et l’élargissement des réseaux de coopération entre PME et grands acteurs économiques.

Pour l’Algérie, cette foire représente une vitrine de ses succès en matière de diversification économique et de croissance de ses exportations hors hydrocarbures, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire, des matériaux de construction et des produits pharmaceutiques.

En accueillant cette foire, l’Algérie réaffirme son ambition d’être non seulement partie prenante de l’avenir africain, mais l’un de ses principaux architectes. Pendant une semaine, Alger deviendra la capitale de l’économie africaine et mondiale, traduisant la volonté du pays d’ancrer son projet de développement national dans la grande renaissance continentale.

Ce n’est pas un simple événement économique, c’est une déclaration forte : l’Algérie est de retour en Afrique, avec confiance, et c’est désormais vers elle que se tourne la boussole du continent.