Sahel: possible augmentation des flux migratoires vers l'Algérie

38serv

+ -

Un rapport américain affirme que le déploiement de troupes russes au Niger augmenterait le flux de migrants illégaux en provenance de la région sahélo-saharienne, exacerbant davantage les menaces terroristes, et l’implication des forces de sécurité nigériennes dans le business du trafic de migrants, en imposant une taxe aux passeurs aux points de contrôle de sécurité et en escortant les convois de migrants.

L’Institut "American Enterprise" a précisé que la présence russe au Niger au Mali la rapproche de la route de transit des migrants, notant que "les mercenaires russes" dans la région du Sahel ont contribué à une augmentation spectaculaire des violations des droits de l’homme depuis 2021, contribuant à augmenter les niveaux de migration du Sahara vers l’Europe à travers les pays d’Afrique du Nord à des niveaux records, évoquant "les milliers d’habitants du nord qui ont fui vers l’Algérie, la Mauritanie et le Niger après les atrocités commises par les milices Wagner contre la population".

Le Centre s’est appuyé sur les statistiques de l’Agence européenne des gardes-frontières "Frontex", selon lesquelles 380000 migrants ont tenté de la traversée vers l’Europe depuis la Libye en 2023, le chiffre le plus important depuis 2016.

La source a également évoqué l’abrogation par le conseil militaire nigérien, en décembre 2023, de la loi sur l’immigration, qui vise à stopper ces flux, ce qui a conduit à leur augmentation vers l’Afrique du Nord et l’Europe.

Le Centre, proche des conservateurs, a mis en garde dans son bulletin spécialisé, contre les "menaces terroristes", et le déploiement du corps africain russe dans la capitale nigériane le 12 avril, qui représente " un challenge immédiat à la présence américaine au Niger et sape sa position dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest et du Nord".

Le Centre a souligné que «l’arrivée du corps africain exacerbera les tensions entre les Etats-Unis et la junte militaire au Niger, sapant les efforts américains pour rester dans ce pays, et créera les conditions pour le remplacement des troupes déployées là-bas. La décision des autorités nigérianes d’annuler l’accord de coopération militaire avec les États-Unis le 16 mars, menace le maintien de 700 soldats américains opérant à partir de la base américaine de drones d’Agadez, dans le nord du pays, et qui couvre de vastes zones en Afrique de l’Ouest et du Nord jusqu’au golfe de Guinée ».

Le corps russe cherchait, selon l’Institut, à s’emparer de la base américaine d’Agadez, dans le nord du Niger, et remplacer les troupes américaines, comme il l’avait fait avec les forces françaises (déployés dans ses anciennes bases), ainsi que la prise de contrôle des anciennes bases des Nations Unies.

Le Centre a cité des déclarations du commandant du Commandement des États-Unis pour l’Afrique, le général Michael Langley, en mars dernier, dans lesquelles il avait averti que la perte de bases américaines au Sahel "diminuerait la capacité de son pays à effectuer une surveillance et un veille actives, y compris la défense des Etats-Unis".

Le Centre a également mis en garde contre les répercussions du départ des forces américaines du Niger et la menace croissante de menaces transnationales pour l’Europe et les États-Unis, imaginant un scénario controversé et difficile à prouver d’infiltration de groupes "djihadistes" du Sahel en Europe.

Il était également difficile de parler des réalisations dans la lutte contre le terrorisme ou l’immigration illégale dans la région du Sahel.