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Un rapport parlementaire français a exprimé des inquiétudes quant aux risques d’instabilité dans la région du Sahel et à son impact sur la sécurité des régions du sud de l’Algérie. Il a également évoqué la difficulté de séparer les questions sécuritaires et de défense et l’instabilité des relations politiques franco-algériennes.

Le rapport préparé par le chercheur algérien Abdennour Benantar, professeur à l’Université de Paris 8, a noté la difficulté de séparer les questions de défense et de sécurité de l’instabilité des relations politiques franco-algériennes, comme en témoigne l’ouverture, la fermeture et la réouverture de l’espace aérien algérien aux forces armées françaises.

L’expert a noté, selon le rapport sur la politique de défense de la France en Afrique, que les préoccupations de certains groupes de réflexion français sont exagérées concernant les efforts d’armement en Algérie, jusqu’à évoquer la possibilité de sa capacité à fermer le détroit de Gibraltar. (Selon un rapport parlementaire précédent citant un officier de la marine française) L’idée a été initialement importée des États-Unis d’Amérique et remonte aux années 1990.

Il a également averti qu’entretenir un sentiment de peur et l’idée d’une menace qui viendrait du sud était une erreur, car, comme il l’a expliqué, les achats d’armes dans la région visent à prévenir les risques régionaux (dissuasion).

L’expert a expliqué qu’aucun État arabe de la rive sud de la mer Méditerranée, y compris l’Algérie, l’Égypte ou le Maroc, n’a exigé la parité stratégique avec les États de la rive nord, qui font partie de l’Alliance atlantique et bénéficiaient toutes du fameux article 5 de la Charte de l’OTAN (qui stipule qu’une attaque armée contre un État membre est une attaque contre tous les membres, et que les autres membres doivent aider le membre victime d’abus, même si le recours à la force armée est nécessaire). En outre, ces états ne prétendent pas posséder d’armes nucléaires ou être des états impliqués dans la prolifération nucléaire. La menace n’existe donc ni en termes conventionnels ni en termes d’armes de destruction massive.

Le rapport a également evoqué les préoccupations du directeur du renseignement militaire, le général Jacques Langlade Demongros, concernant les risques d’instabilité persistante dans la région du Sahel et son impact sur la sécurité des régions du sud de l’Algérie. Le d,irecteur adjoint de la sécurité extérieure a souligné , dans ce contexte, les craintes de l’Algérie et des pays voisins de la Libye quant à l’escalade de la situation dans les pays limitrophes de l’Algérie et a suggéré de se concentrer sur ce qui a été décrit comme des initiatives réussies telles que l’initiative 5+5, en particulier sa composante de défense, qui a été lancée en 2004 encouragée par la France, ainsi que le Dialogue méditerranéen de l’OTAN, même s’il est clair qu’il faudra étudier la valeur ajoutée de chaque mécanisme pour éviter les doubles emplois.

Le rapport a indiqué citant Samuel Fringant, le directeur général du Défense Conseil International, considéré comme la nouvelle influence de la France en Afrique, que la France avait reçu depuis 2022, 30 pilotes algériens pour une formation au pilotage d’hélicoptères, sans fournir de détails.